« Vingt-et-un an et pas un jour à l’école. Elle me l’avait dit en souriant, comme une blague à laquelle je ne croirais pas. Au détour d’une pause et entre deux bouffées de tabac, elle m’avait lancé ce que j’avais pris pour un défi : « Pas possible vivre si pas lire pas écrire ! »
Lorsqu’elle s’installe à l’abbaye d’Orval pour une courte retraite qui devait d’avérer des plus douces, Valérie, professeure de Français Langue Étrangère, est assaillie de souvenirs. Un besoin urgent s’impose alors à elle : celui d’écrire. Ainsi commence un va-et-vient entre le silence de sa petite chambre et le vacarme de sa salle de classe. Elle nous entraîne dans le quotidien d’un cours de français pas comme les autres, destiné à des migrants. À travers les scènes qu’elle revit en les couchant sur le papier, se dessine le désarroi d’une enseignante confrontée à l’accompagnement de personnes venues d’ailleurs, aux parcours aussi variés que déroutants.